L'Assoc'Active se déplace pour assister à d'autres festivals

4 octobre 2010

L'Assoc'Active se déplace pour assister à d'autres festivals

Ces 1er et 2 octobre, l'Assoc'Active était invitée à Trescléoux (05) pour assister à un festival du documentaire relayé par l'association "les sciences citoyennes".
En voici le compte rendu toujours dans le but de partager...

Nous sommes arrivées la veille du coup d'envoi du festival à Trescléoux(05) pour profiter ainsi, en privilégier, de quelques spécialités culinaires de Jocelyne, co-organisatrice de ce festival.

Nous garderons le secret des recettes de notre hôtesse mais aussi le souvenir impérissable de la bonne humeur engendrée par cet original repas.

Par contre, je suis autorisée à annoncer la sortie prochaine d'un recueil de ses recettes. Ne reste plus à Jocelyne qu'à décider du titre de ce livre :

"les recettes de la France d'en bas"; "la nourriture de la débrouille"; "le repas sous le règne Sarko" ou "comment se nourrir avec rien".

Dès vendredi, le film d'animation "COPIER:CLONER"de Louis RIGAUD en 5' et l'introduction de Jocelyne donnent le ton du festival : les sciences popularisées afin que chaque citoyen s'empare en conscience de son avenir.

Suit un documentaire de 20', "POUR UN PUTAIN DE CHAMP DE MAÏS" d'Isabelle SYLVESTRE qui couvre une manifestation de faucheurs d'OGM dans le Gers.

Nous partageons cette journée avec le maire de la commune qui découvre avec nous la violente répression de l'autorité face à une expression citoyenne.

Ce film devrait être montré en exemple dans les écoles de cinéma pour répondre à la question : "comment faire un film concis, intelligent, riche sans être rébarbatif " ?

Isabelle SYLVESTRE, de son bel accent québéquois nous livre le "bonus",ce que le film ne montre pas : la mort du chien policier exposé comme les manifestants aux gaz toxiques lancés d'hélicoptère, les tracasseries dont ont fait l'objet les différents acteurs du film, l'argent public pour protéger un intérêt privé...

Isabelle est soutenue et complétée par Claudine BLASCO, ex représentante à la commission des droits de l'Homme des nations unies, altermondialiste, militante pour la solidarité internationale.
Tous ces titres n'empêchent pas Claudine de démontrer simplement le lien entre le film, la faim dans le monde, la place de la femme et les injustices dont elle est encore victime.

La simplicité de son rapport, l'humilité du personnage n'ont d'égale que la somme de ses connaissances.

Une pause restauration nous est proposée durant laquelle les échanges entre spectateurs, réalisateurs, organisateurs, intervenants se poursuivent, le temps de mieux lier connaissance et de partager.

Chacun regagne sa place pour suivre le documentaire d'1h30' d'Honorine PERINO, "CULTIVONS LA TERRE" qui propose des solutions alternatives à l'agriculture dans le respect du monde vivant.

Marie TARBOURIECH, ingénieure agronome répondra aux interrogations avec simplicité et maitrise, elle aussi secondée de Claudine BLASCO.

Les échanges se poursuivront tard dans la nuit et pour une partie encore chez Jocelyne et Pierre MALLET, les deux organisateurs de ces journées.

Comme pour répondre au morcelage des disciplines, ils ont voulu mêler l'art à la science et ont mis sur pied une exposition de sculptures (bronze) dans l'ancienne église de Trescléoux.

Ce lieu se prête bien à l'oeuvre de Christiane ERARD qui ne s'adresse pas à notre intellect mais parle directement à notre coeur.

Chaque sculpture propose un élan optimiste qui révèle à quel degré d'élévation se situe l'artiste.

Chaque sculpture nous pousse à nous rapprocher de l'oeuvre, à nous identifier, à nous reconnaitre afin d'être enfin cet individu fier, plein et entier dans un monde parfait.

Alors vient au visiteur le besoin de s'exclamer : "mon Dieu !" ou "mon Humanité !"

Ce "tissage d'humanité" provoque frissons et larmes que seule inspire la Beauté.

En ouverture, Christiane ERARD nous fait partager sa sensibilité, son émotion et nous raconte son oeuvre et ses expériences

Elle explique comment l'art doit reprendre sa place sociale dans une société devenue mercantile. Elle introduit le sujet du documentaire suivant : "SANS ARÊTE POUR LA VIE", 52'. Premier film de Camille MORHANGE qui tente de briser les clichés sur le handicap mental.

On y voit comment, au travers de la musique, quelques individus, handicapés mentaux sortis de l'univers du CAT et du travail abrutissant, vont évoluer, s'exprimer, vivre enfin...

Mais la société est-elle prête à les accueillir avec dignité ?

Quel dommage que Camille soit retenue par Victor, son bébé tout neuf.

Comme son juvénile enthousiasme nous a manqué pour soutenir ce film où elle a su traiter ce sujet sensible sans voyeurisme, avec humour sans tomber dans le larmoiement, le mélo ou la sensiblerie.

Michèle témoigne de comment on décide sous un prétexte minable de mettre fin à "la ferme" qui abritait et occupait des malades psychiques comme pour mieux encore illustrer ce film.

Alain DUBOS président de l'UNAFAM 05 nous présente son association qui a pour vocation l'information et le soutien des familles de malades psychiques.

Il introduit ici le documentaire de Philippe BORREL (53') "UN MONDE SANS FOUS".
Entre "1984", "LE MEILLEUR DES MONDES" et "ORANGE MECANIQUE", ce film expose les dérives de la psychiatrie, les divers procédés mis au point pour décharger l'Etat de quelque responsabilité : tests dans les écoles, puces, implant dans le cerveau, retour aux chambres d'isolement.

Autant de méthodes que l'ancien médecin chef de l'hôpital psychiatrique de Laragne, Dimitri KARAVOKYROS dénonce au cours de ses interventions pour démonter le discours sécuritaire des pouvoirs publics.

Quelle richesse ce festival où le curé échange avec le psychiatre, où l'artiste rejoint la science, où les connaissances sont enfin rendues intelligibles, où le spectateur tutoie le réalisateur.

Merci à tous; merci à Jocelyne et Pierre d'oeuvrer pour que l'individu sorte plus intelligent donc plus apte à faire des choix dans une société où les politiques s'évertuent à compliquer les choses à souhait.

RégineP.

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